Un exercice aux inspirations japonaises

Un workshop inspiré par la nouvelle expo de Baldinger et ses travaux sur l’écriture japonaise
Une expo à La Fenêtre de Montpellier
“Langue et écriture font partie des éléments les plus distinctifs de chaque culture. Leurs transformations, développements et adaptations racontent nos origines et notre héritage historique.
Chaque alphabet a son système et son répertoire formel propre. De toutes les écritures, le japonais est un des plus complexes et, au premier abord, des plus énigmatique. Il n’intègre pas moins de quatre scripts distinctifs. Les kanji, hiragana, katakana et du latin. Il s’écrit en vertical, de droite à gauche ou en horizontal, de gauche à droite.
Avec les kanji qui viennent de Chine, le japonais intègre dans son système des signes de la plus ancienne écriture toujours en utilisation, vieille de 4000 ans et en permanente extension. Chaque année des nouveaux kanji sont créés. Les katakana sont utilisés pour des mots, noms et expressions qui sont extérieurs à la culture japonaise, comme c’est de plus en plus le cas avec le latin. Les hiragana pour les verbes, adjectifs, noms propres… Le tout composant un système d’écriture exceptionnellement tolérant et intrigant. Via le projet BLine japonais-latin, l’exposition entre dans l’univers de ces deux écritures, leurs répertoires formels et leur histoire pour mettre en évidence les recherches liées à la création de ce nouveau caractère.“
En parallèle de l’expo événement d’André Baldinger, nos graphistes en herbe se sont vu proposer un exercice qui sort de l’ordinaire. Inspirés par le travail de cet expert en typographie, les étudiants ont dû relever le défi de créer leurs propres signes, en collaboration avec des élèves de l’ESMA (une autre école d’arts appliqués à Montpellier).
André Baldinger et son projet « Kanji Kana BLine »
André Baldinger est un designer graphique suisse à la notoriété internationale, notamment dans le domaine de la typographie. Il expose en ce moment même à La Fenêtre, et jusqu’au 25 avril 2020, son dernier projet intitulé « Kanji Kana BLine, une rencontre typographique entre le Japon et l’Occident ». Ce dernier explore l’une des écritures les plus complexes et énigmatiques du monde : l’écriture japonaise. Celle-ci ne regroupe pas moins de 4 scripts différents (kanji, hiragana, katakana et même du latin). À titre comparatif, notre alphabet compte seulement 26 lettres au total, contre 1945 seulement pour les kanjis. Certains caractères ont pour origine des signes vieux de 4000, tandis que de nouveaux sont créés chaque année. Le japonais représente donc un système d’écriture souple et extensible, propice à la créativité. C’est pourquoi nos professeurs ont eu l’idée de proposer un exercice qui s’inspire du travail de Baldinger.
Que faire avec un carré ?
Pour son projet, André Baldinger a suscité les responsables de la Fonderie Morisawa (située à Osaka, au Japon). Ces derniers ont développé un logiciel permettant de créer facilement des polices de caractères pour l’imprimerie, en s’appuyant sur une sorte de « moule numérique » en forme de carré. En effet, cette forme fondamentale et universelle est le cadre que s’impose le japonais, tandis que l’écriture latine se permet plus d’amplitude.
L’exercice proposé à nos étudiants a été le suivant : utiliser cette fameuse fonderie pour produire une forme, ou un signe, faisant écho à une lettre de l’alphabet latin.