Les peintures à motifs d’Anne Brégeaut

Enfantines de prime abord, ses peintures sont pourtant perturbées par de troublants détails judicieusement placés.
Quand on s'en approche, les peintures de la plasticienne Anne Brégeaut, enfantines de prime abord, riches en couleurs douces et acidulées, sont pourtant perturbées par de troublants détails judicieusement placés.
Les titres de ses oeuvres participent à l'assombrissement soudain que ressent l'observateur en les découvrant, l'emmenant malgré lui vers un ailleurs plus complexe.
Anne Brégeaut joue ainsi volontairement sur l'ambiguïté dans ses oeuvres, qu'il s'agisse de peintures, d'installations ou de sculptures.
Dans chacune, on doit se demander si elles procurent un sentiment plutôt agréable ou angoissant, s'il s'agit d'un rêve ou d'un cauchemar.
Ses tableaux sont souvent composés d'un fond à motifs sur lequel viennent jouer des éléments représentés sous des perspectives différentes.
Un peu comme pour des collages, elle juxtapose différentes réalités afin d'en extraire une nouvelle histoire.
Elle choisit des matériaux comme la gouache ou la pâte à modeler, qui lui permettent de rester simple, sans avoir à s'inscrire dans une quelconque virtuosité.
En plus de son style naïf, elle fait appel à des techniques qui font évidemment référence à l'enfance, comme l'utilisation de perspectives rabattues (certaines parties du dessin son représentées de face et d'autres de profil) ou de perspectives cavalières (perspectives sans point de fuite).
Elle représente ainsi des espaces mentaux, dans lesquels elle jongle entre réalité et fiction, en y ajoutant des touches d'absurde et de burlesque.
Des travaux atypiques à découvrir en se donnant le temps de questionner le fond plus que la forme.