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Roughman

Le rôle du roughman

Les amateurs de golf vous le diront, mieux vaut que la balle ne tombe pas dans le rough (prononcez “reufs”), la partie du terrain de golf qui borde le parcours, qui n’est pas tondue raz comme le fairway et les abords des greens. Dans le rough, la balle est difficile à jouer car elle est généralement enfoncée dans l’herbe.

À contrario, le roughman joue le rôle d’éclaireur et n’emprunte pas les chemins de traverse par erreur. Ses planches de rough (dessins, illustrations, images de synthèse) pour la réalisation d’une campagne publicitaire, ou d’un film, permettent de visualiser le projet sans être déjà enfermé dans un schéma définitif.

Clairement, il est chargé de représenter visuellement un concept à partir des grandes lignes énoncées par les décideurs d’un projet.

Ses compétences et ses qualités

Le roughman doit bien entendu avoir un bon coup de crayon, mais aussi maîtriser les différentes techniques de dessin, l’association des couleurs, les logiciels de PAO et de traitement d’images de synthèse, d’édition multimédia, et connaître les multiples codes visuels.

Virtuose du dessin et créatif, il doit pouvoir changer de style en fonction du produit et des exigences des créatifs. En effet, son rôle étant de restituer au mieux les idées de ces derniers, ses productions doivent coller au mieux avec le concept imaginé au départ. Ne dit-on pas qu’un dessin est souvent plus explicite qu’un long discours ?

Le roughman travaille main dans la main avec le directeur artistique. Il se doit d’être attentif aux consignes et doit faire preuve d’une grande réactivité pour gérer l’urgence de certaines situations, et pour cela, une grande capacité d’écoute est nécessaire.

Il n’est pas rare qu’il travaille sur des dossiers très différents : campagne publicitaire, film, clip d’animation, jeu vidéo, stand, vitrine, dessin de presse, etc.

Le roughman gère le stress, travaille vite, se montre curieux, analyse et conçoit donc de manière réactive. Il doit savoir communiquer et se montrer convaincant, tout en ne se formalisant pas lorsque des changements sont à faire, car sa créativité peut être bridée si elle entre en contradiction avec celles des décideurs.

Sa carrière et ses possibilités d’évolution

Beaux-Arts, diplômes supérieurs d’art ou BTS en communication visuelle sont des pistes envisageables pour devenir un véritable professionnel.

La durée des études est de 3 ans après le bac (admission sur dossier et après entretien) permet à chaque étudiant de d’exploiter au maximum son potentiel.

Le roughman exerce soit en tant que salarié dans une agence ou un studio de création, soit le plus souvent, en free-lance. Il doit dans ce cas constituer lui-même sa clientèle auprès des agences et des directeurs artistiques et perçoit une rémunération très variable. En effet, le roughman est payé à la commande, c’est donc à lui de négocier le tarif avec son client en fonction de plusieurs facteurs (volume de planches à effectuer, complexité de la tâche, etc.).

Le roughman peut évoluer vers un poste de directeur artistique ou bien investir divers postes dans le domaine du graphisme et de l’illustration.

Salaire et débouchés professionnels

En moyenne, un roughman expérimenté touche 2700 € brut/mois (1500 à 2000 € brut pour un débutant).

Les débouchés sont donc variés (packaging, publicité, jeux vidéo, clips, cinéma, etc.) mais les places sont assez rares et beaucoup de roughmen cumulent plusieurs casquettes (illustrateur ou dessinateur).

À terme, le roughman peut évoluer vers un poste de Directeur artistique ou postuler dans le domaine du graphisme ou de l’illustration.